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Montant net social et DSN : nouvelles obligations pour les employeurs

Depuis janvier 2024, toutes les entreprises doivent déclarer le montant net social (MNS) dans leur Déclaration Sociale Nominative (DSN). Cette donnée, introduite par la réforme de la solidarité à la source, est devenue l’un des pivots du système social français. Loin d’être une simple ligne supplémentaire dans la DSN, elle redéfinit le rapport entre employeurs, salariés et organismes sociaux. Une erreur sur ce montant peut impacter directement les droits des salariés et exposer l’entreprise à des sanctions.

Qu’est-ce que le montant net social ?

Le montant net social est une donnée standardisée, calculée à partir de la rémunération brute, après déduction des cotisations et contributions sociales obligatoires. Il correspond au revenu réellement pris en compte pour le calcul des prestations sociales telles que le RSA, la prime d’activité ou, à terme, d’autres aides soumises à condition de ressources.

Depuis 2024, ce montant doit apparaître à deux endroits :

  • sur le bulletin de paie, pour chaque salarié ;

  • dans la DSN, via le bloc 58 (« élément de revenu calculé en net »).

Il s’agit donc d’un indicateur social central, destiné à sécuriser les échanges entre l’entreprise, l’administration et les salariés.

Pourquoi cette évolution est-elle imposée ?

Officiellement, l’objectif est de simplifier les démarches des salariés, en évitant les erreurs ou incohérences lors de leurs demandes d’aides. Grâce au MNS, les organismes sociaux disposent d’une donnée unique et fiable, directement issue des paies des employeurs.

Mais pour les entreprises, la réalité est différente : cette nouvelle obligation accroît la responsabilité en matière de conformité. Une erreur dans le calcul ou la transmission du MNS peut avoir des conséquences immédiates :

  • un salarié peut perdre temporairement le bénéfice d’une prestation sociale ;

  • l’entreprise peut recevoir une demande de correction ou subir un contrôle URSSAF ;

  • la crédibilité de la paie peut être remise en cause, ouvrant la voie à des litiges.

Les règles spécifiques à appliquer en DSN

Le montant net social s’accompagne de règles strictes de déclaration :

  • il doit être calculé selon une définition homogène, indépendante des spécificités internes de l’entreprise ;

  • les heures supplémentaires exonérées doivent désormais être déclarées en net dans le bloc 58, et non plus en brut dans le bloc 51. Cette modification a conduit à revoir la définition du revenu net imposable et du montant net versé ;

  • les CRM (comptes rendus métier) normalisés de l’URSSAF et de la MSA intègrent depuis 2024 de nouveaux contrôles automatiques pour fiabiliser ce montant.

Ces contraintes signifient qu’aucune approximation n’est tolérée : la donnée doit être fiable, vérifiable et identique entre la paie et la DSN.

Les pièges fréquents pour les employeurs

Plusieurs erreurs sont déjà identifiées comme sources de litiges :

  • confondre montant net social et net imposable : ils ne sont pas identiques et leur base de calcul diffère ;

  • oublier d’intégrer certaines rémunérations (ex. primes, heures sup exonérées) dans le calcul du MNS ;

  • déclarer de manière incohérente entre la fiche de paie et la DSN, ce qui entraîne des anomalies bloquantes dans les CRM ;

  • ne pas corriger les erreurs signalées par les CRM, ce qui expose l’entreprise à une régularisation automatique par l’URSSAF.

Les risques en cas de mauvaise déclaration

Les conséquences sont doubles :

  1. Pour les salariés : un MNS erroné peut bloquer ou réduire leurs droits au RSA, à la prime d’activité ou à d’autres aides. Cela crée un risque social et juridique pour l’employeur, accusé de négligence.

  2. Pour l’entreprise : un MNS mal déclaré entraîne des rejets de DSN, des pénalités pour retard ou des redressements URSSAF. Dans les cas graves, une suspicion de fraude peut être soulevée.

L’automatisation des contrôles rend la tolérance quasi nulle : chaque erreur est détectée en temps réel et tracée.

Bonnes pratiques pour sécuriser le montant net social

Pour rester conforme, les entreprises doivent adopter une démarche proactive :

  • vérifier le paramétrage des logiciels de paie afin qu’ils appliquent correctement la définition réglementaire du MNS ;

  • former les équipes paie et RH à cette nouvelle donnée et à ses impacts sur les droits sociaux ;

  • contrôler régulièrement la cohérence entre bulletins de paie et DSN ;

  • analyser les retours CRM et corriger immédiatement toute anomalie signalée ;

  • archiver la documentation interne expliquant le calcul du MNS, afin de justifier la conformité en cas de litige ou de contrôle.

Montant net social et DSN : une obligation lourde sous couvert de simplification

Avec le montant net social, l’État a transféré aux entreprises une nouvelle responsabilité : garantir la fiabilité d’une donnée directement utilisée pour attribuer des prestations sociales. Derrière le discours officiel de simplification, il s’agit d’un renforcement du contrôle en temps réel et d’une charge supplémentaire pour les services de paie.

En 2025, les entreprises n’ont plus le choix : sécuriser le montant net social dans la DSN est un impératif de conformité. Faute de quoi, elles s’exposent à une double sanction : la perte de droits pour leurs salariés et des redressements coûteux infligés par l’URSSAF.

Encore un élément qu’il faut vérifier dans la DSN, surtout avec l’arrivée de la DSN de substitution.

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