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Rupture d’une période d’essai : règles, procédures et précautions à connaître

La période d’essai est devenue quasi-systématique dans les contrats de travail, qu’il s’agisse d’un CDI ou d’un CDD. Elle offre à l’employeur la possibilité d’évaluer les compétences et l’intégration d’un salarié, et au salarié celle de juger si le poste et l’environnement lui conviennent. Mais lorsque les attentes ne sont pas satisfaites, il reste possible de mettre fin à l’essai.

La rupture de la période d’essai peut être décidée aussi bien par l’employeur que par le salarié. Elle obéit cependant à un cadre juridique strict : respect d’un délai de prévenance, formalisme minimal, obligations spécifiques en cas de salarié protégé ou de faute invoquée.

Qu’est-ce qu’une période d’essai ?

Selon l’article L1221-20 du Code du travail, la période d’essai est prévue au début du contrat afin de permettre à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié et au salarié d’apprécier ses fonctions. Sa durée varie selon le type de contrat et le statut du salarié.

Est-il possible de rompre une période d’essai ?

Oui. Que ce soit en CDI ou en CDD, employeur et salarié peuvent rompre l’essai librement et sans justification particulière. La seule contrainte : le respect d’un délai de prévenance, fixé par le Code du travail.

En pratique :

  • Pour un CDI, chaque partie peut rompre l’essai sans motif, sous réserve de notifier sa décision par écrit (courrier ou mail).

  • Pour un CDD, le salarié peut également rompre l’essai à tout moment, en respectant le délai de prévenance.

L’employeur, de son côté, doit prendre garde : s’il transforme la rupture en sanction disciplinaire (par exemple en cas de faute du salarié), une véritable procédure de licenciement s’impose.

Quel est le délai de prévenance pour rompre une période d’essai ?

Le délai de prévenance est le laps de temps entre la notification de la rupture et sa prise d’effet. Il démarre à compter de la réception de la lettre par la partie concernée.

Délai pour le salarié

Conformément à l’article L1221-26 du Code du travail :

  • Moins de 8 jours de présence : 24 heures.

  • Plus de 8 jours de présence : 48 heures.

Délai pour l’employeur

L’article L1221-25 fixe des délais plus étendus :

  • Moins de 8 jours de présence : 24 heures.

  • Entre 8 jours et 1 mois : 48 heures.

  • Entre 1 et 3 mois : 2 semaines.

  • Au-delà de 3 mois : 1 mois.

Important : si l’employeur ne respecte pas ce délai, il doit verser une indemnité compensatrice au salarié. Et non, il n’est pas possible de prolonger artificiellement l’essai pour rattraper un oubli.

La rupture d’une période d’essai à l’initiative de l’employeur

L’employeur peut rompre librement l’essai, mais il a tout intérêt à sécuriser la procédure par écrit. Une lettre de rupture formalisée permet d’éviter tout litige ultérieur.

Des obligations spécifiques existent dans certains cas :

  • Pour un salarié protégé, l’autorisation préalable de l’inspection du travail est obligatoire.

  • Certaines conventions collectives imposent des modalités supplémentaires.

  • Si la rupture est liée à une faute du salarié, l’employeur doit engager une véritable procédure disciplinaire, qui peut déboucher sur un licenciement (faute simple, grave ou lourde).

Un manquement à ces obligations expose l’entreprise à des dommages et intérêts pour rupture abusive.

Comment rédiger une lettre de rupture de période d’essai à l’initiative de l’employeur

La lettre doit être claire et contenir les mentions essentielles :

  • Objet : rupture de la période d’essai.

  • Identité de l’employeur et du salarié.

  • Poste concerné.

  • Date et signature.

Aucune obligation de motiver la décision. Mais si l’employeur choisit de le faire, il doit se limiter aux éléments liés aux compétences professionnelles du salarié. Enfin, la lettre doit rappeler le délai de prévenance applicable.

La rupture d’une période d’essai à l’initiative du salarié

Le salarié peut rompre librement son essai, à condition de respecter le délai de prévenance indiqué plus haut. Aucun formalisme lourd n’est exigé, mais un écrit reste recommandé pour sécuriser la démarche.

Rupture d’une période d’essai et chômage

Un salarié dont la période d’essai est rompue par l’employeur peut bénéficier de l’assurance chômage, sous réserve de remplir les conditions d’affiliation habituelles. En revanche, lorsqu’il est à l’origine de la rupture, il ne perçoit en principe pas d’allocations, sauf exceptions (par exemple, démission légitime).

Rompre une période d’essai peut paraître simple, mais l’opération exige une vigilance particulière. Pour l’employeur, le non-respect du délai de prévenance ou des règles propres aux salariés protégés expose à des contentieux coûteux. Pour le salarié, ne pas formaliser son départ par écrit peut générer des contestations.

La période d’essai est un outil de flexibilité, mais sa rupture reste encadrée par le droit du travail. Employeurs, experts-comptables et avocats doivent donc sécuriser chaque étape, sous peine de transformer une séparation en litige devant le conseil de prud’hommes.

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