Le tableau 47 du régime général couvre un ensemble large d’affections provoquées par l’exposition aux poussières de bois, incluant toutes les essences (bois européens, exotiques, résineux) ainsi que les bois agglomérés. Les atteintes reconnues touchent notamment la peau, les yeux et l’appareil respiratoire, avec des pathologies allant des eczémas récidivants aux cancers des cavités naso-sinusiennes.
Ce tableau identifie deux séries d’affections :
— une série A, comprenant les lésions eczématiformes, conjonctivites, rhinites, asthme, syndromes respiratoires immuno-allergiques et fibroses pulmonaires ;
— une série B, consacrée aux cancers primitifs des fosses nasales, de l’ethmoïde et des autres sinus de la face.
Les délais de prise en charge varient de 7 jours (rhinites, conjonctivites, asthme) à 1 an (fibrose pulmonaire), et jusqu’à 40 ans pour les cancers, sous réserve de 5 ans d’exposition. Les travaux concernés sont définis de manière limitative : manipulation, traitement, usinage du bois et toutes les activités exposant aux poussières de bois, incluant sciage, fraisage, rabotage, perçage, ponçage, ainsi que les travaux réalisés dans les locaux où ces opérations sont effectuées.
Le tableau présente également un historique des modifications réglementaires depuis la création en 1967, incluant l’élargissement progressif des affections reconnues, l’introduction du terme « poussières de bois », et la révision des délais d’exposition pour les cancers.
Il précise que les poussières de bois sont classées cancérogènes (groupe 1 CIRC) et que les expositions concernent un large éventail de métiers : exploitation forestière, scieries, menuiserie, charpente, ébénisterie, fabrication de panneaux, mais aussi certains métiers du bâtiment et les postes d’usinage. Les mécanismes pathologiques incluent des phénomènes d’hypersensibilité, des réactions inflammatoires, des alvéolites allergiques extrinsèques, ainsi que des processus carcinogènes favorisés par la finesse des poussières et la présence de tanins ou de produits de traitement du bois.
Le document fournit une description clinique très détaillée de chaque maladie :
— eczéma de contact allergique avec phases évolutives typiques, rôle des tests épicutanés et distinction avec dermatite d’irritation ;
— conjonctivites allergiques ou irritatives ;
— rhinites professionnelles pouvant précéder un asthme ;
— asthme objectivé par EFR avec différents profils (précoce, tardif, mixte) ;
— syndromes respiratoires avec dyspnée, toux, expectoration, confirmés par la présence d’anticorps précipitants ;
— fibrose pulmonaire évolutive ;
— cancers ethmoïdaux et des sinus, souvent liés aux bois durs.
Les critères administratifs sont clairement détaillés : délais, examens, exigences de preuve (tests, explorations fonctionnelles, diagnostics histologiques), ainsi que les conditions d’exposition. Le tableau rappelle aussi les mesures de prévention (réduction de l’empoussièrement, surveillance médicale, VLEP), les professions à risque et les références réglementaires du code de la sécurité sociale.